Infection COVID-19 et troubles de l’hémostase

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Depuis décembre 2019, un nouveau type de pneumonie, défini comme maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), se propage dans le monde et affecte chaque jour un nombre croissant de personnes. Les principaux symptômes sont la fièvre et la toux, et la plupart des patients se rétablissent spontanément.

Cependant, environ 1 patient sur 6 peut développer des difficultés respiratoires et chez certains, la maladie évolue vers une maladie systémique et une défaillance multiviscérale (1). La stratification du risque est essentielle pour optimiser le flux de patients COVID-19 à l'hôpital. Celle-ci repose actuellement sur les caractéristiques de sévérité de pneumonie sévère et sur les résultats des tests de laboratoire.

Aujourd’hui, de nombreux articles ont établi le lien entre un taux de D-dimères élevé et la gravité de la maladie COVID-19 et un mauvais pronostic pour le patient (2). Le tableau 1 montre les valeurs des D-dimères chez les patients COVID-19, tirées d'articles récents; ces observations montrent notamment que des valeurs de D-dimères nettement élevées sont corrélées à un pronostic fatal (2–5). Un temps de prothrombine (TP) prolongé, une diminution de la numération plaquettaire et une diminution du taux de fibrinogène sont également couramment décrits chez les patients COVID-19 sévères (2,3,6).

Dans l'ensemble, ces résultats suggèrent que le développement d'une coagulopathie de consommation, en particulier une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), n'est pas rare chez les patients COVID-19, et que son apparition affecterai défavorablement l'évolution clinique.

Plusieurs sociétés savantes internationales, nationales ou locales ont émis des recommandations pour la prise en charge de la coagulopathie chez les patients COVID-19, telles que ISTH (Internal Society of Thrombosis and Haemostasis), BSH (British Society of Haematology) ou GFHT (groupe français pour l’étude  l'hémostase et la thrombose)(7-11). Tous conviennent de recommander une anticoagulation prophylactique, de préférence avec de l'héparine de bas poids moléculaire (HBPM), à condition que les patients ne souffrent pas d'insuffisance rénale sévère, même si la posologie et les critères de sélection varient légèrement d’un document à l’autre (12,13). Il convient cependant d'envisager la surveillance des HBPM par la mesure de l’activité anti-Xa lorsque la posologie de l'HBPM est supérieure aux doses prophylactiques ou chez les patients insuffisants rénaux (10). De plus, toutes les recommandations récentes conviennent pour un suivi du profil hémostatique du patient avec les D-dimères, le TP, la numération plaquettaire et le fibrinogène. Ainsi, ce panel de test est utile pour identifier les patients COVID-19 potentiellement graves. Ces paramètres peuvent être utilisés seuls ou au sein de scores cliniques tels que le score ISTH-DIC ou le score SIC (sepsis induced coagulopathy) (8,12).

Il convient de noter que de nombreuses inconnues demeurent dans cette infection. Les auteurs des différents Guidelines indiquent ainsi que les contenus seront régulièrement mis à jour en fonction des avancées dans les connaissances de cette infection.

L'utilisation des tests d’hémostase viscoélastiques dans la gestion des saignements chez les patients atteints de COVID-19 est mentionnée dans les directives provisoires de l'ISTH, avec les précautions d’usage de sécurité sur leur utilisation. Cela comprend l’évaluation des risques montrant que le système ne cause pas de risque d'aérosolisation du sang.
Pour plus d'informations, veuillez consulter: https://hemosonics.com/covid19/

Tableau 1. Résultats des D-dimères (2,3,5) chez les patients COVID-19 selon leur sévérité ou l’issue clinique.

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